Régularité contre panache

C’est par ce titre que la saison 2011 de NASCAR peut être qualifiée.

Un championnat de NASCAR, c’est 36 courses dans une saison de février à novembre. Les 26 premières courses correspondent à la saison régulière. C’est à l’issue de cette saison régulière que les 12 premiers pilotes du classement sont sélectionnés pour courir « The Chase for the Cup » qui a lieu lors des 10 dernières courses. Une course, c’est 43 pilotes sur la piste mais uniquement ces 12 « chasers » ne peuvent concourir pour le titre.

L’année 2011 a connu une saison régulière riche en vainqueurs, riche en accidents et mauvais résultats.

Mon premier est Carl Edwards :

Le champion de la régularité 2011 : en 36 courses, 1 victoire pendant la course régulière, 19 fois dans le top 5, 26 fois dans le top 10, avec une position moyenne à l’arrivée à 9.3 sur les 43 courses. Il n’a jamais été champion de Cup. Pilote aux dents bien blanches et à la plastique travaillée, il n’est pas un pilote très agressif sur piste mais il ne faut pas le chercher.

Mon second est Tony Stewart :

Aucune victoire durant la saison régulière, il fait partie des 12 chasers, mais de justesse. Au final, 5 victoires pendant le Chase, 9 top 5, 19 top 10, avec une position moyenne à l’arrivée à 12 sur les 43 courses. Tony Stewart est un pilote d’exception : pilote de monoplace, champion Indy 1997, y compris en gagnant l’Indy 500, il est aussi double champion NASCAR Cup en 2002 et 2005. En 2009, il crée son écurie et toute la structure associée : un rare pilote propriétaire.

A la fin de la saison régulière, Carl Edwards est troisième au général et Tony Stewart est dixième. Au démarrage de la dernière course du Chase le 20 novembre dernier, après une lutte acharnée, Carl Edwards est premier, Tony Stewart second avec trois points de retard. Pendant une course, tous les pilotes marquent des points avec une échelle linéaire de points : le dernier et 43ième pilote gagne un point et le gagnant gagne 43 points. A ces points se rajoutent des points bonus : si un pilote mène au moins un tour = 1 point de bonus. Le pilote qui mène le plus grand nombre de tours bénéficie d’un point de bonus supplémentaire et le pilote qui remporte la course bénéficie de 3 points de bonus supplémentaires. Ainsi, au maximum, un pilote peut gagner 43+1+1+3 = 48 points.

Malgré ses victoires durant le Chase, Tony Stewart reste derrière Carl Edwards qui le colle au pare-choc sans pouvoir le dépasser. La dernière course est donc la dernière chance pour Tony d’espérer prendre la tête. Toutefois, avec 3 points de retard, et si Carl n’obtient pas de point de bonus, il faut qu’il termine 3 positions devant Carl pour gagner.

Après une course épique, une des plus belles que j’ai vues, où Tony Stewart est reparti plusieurs fois en fond de peloton pour cause de problèmes de voiture, après avoir dépassé plus d’une centaine de voitures durant la course pour revenir sur le devant de la course, avec des dépassements spectaculaires, une stratégie d’arrêt au stand originale, la pluie qui s’invite sur le circuit, Tony Stewart gagne la course devant Carl Edwards avec une petite seconde d’avance, laissant les 41 autres voitures aux oubliettes. En gagnant, Tony Stewart remporte les 43 points + le point bonus d’avoir mené un tour + les 3 points de la victoire, soit 47 points. Carl Edwards lui remporte 42 points + un point de bonus pour avoir mené un tour mais aussi le point bonus pour avoir mené le plus grand nombre de tours, soit 44 points.

A l’issue de la dernière course, les deux pilotes ont ainsi le même nombre de points : 2403. Le champion est donc celui qui a obtenu le plus de victoires…

le panache gagne !

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