Star Trek Into Darkness

Note : 4/5.

Etant un Trekker depuis mon enfance, c’est avec un rituel bien ordonné que je vais voir dès que possible tout nouvel opus de la franchise. Star Trek Intro Darkness n’échappe pas à la règle. Ce deuxième opus signé J.J. Abrams est en tout point similaire au premier : il s’agit de reprendre les codes de la série originale tout en les revisitant et en changeant le contexte lié à l’univers alternatif introduit.

Le film est beau, les acteurs sont bons, la réalisation est impeccable. En tant que Trekker, je lui mets une note de 4,5/5. Je trouve le film très réussi par le tour de force de garder toutes les références dans cet univers revisité. Un novice de Star Trek passera très probablement à coté de ces références, limitant ce film à un bon blockbuster qui vaut moins de 4/5. Et c’est justement ce point qui me gène.

Star Trek Into Darkness a un rythme d’enfer, laissant peu le temps au spectateur de prendre du recul et le temps de respirer. Scènes d’action, entrecoupées de scènes d’humour, Star Trek Into Darkness est un grand huit qui a la saveur d’un hamburger MacDonald’s mangé trop rapidement : cela contente sur le moment, mais on a vite faim ensuite.

C’est malheureusement la façon pour les studios américains de faire un maximum d’argent en proposant un produit bien calibré, pour un publique bien ciblé. Historiquement, Star Trek la série originale est une série d’aventure dans un contexte de science-fiction, avec la volonté de traiter des sujets bien du présent en décalage ou des questions scientifiques ou philosophiques. Les films Star Trek I à VI ont perpétué cet état d’esprit malgré un côté plus aventure que philosophique. Les films de Star Trek The Next Generation (Star Trek Generations à Nemesis) avaient déjà changé la donne en se focalisant plus sur le côté action et aventure que SF. Ce mouvement n’est pas propre à la franchise Star Trek, mais à l’évolution du cinéma américain.

Aujourd’hui, il y a une réelle confusion dans la qualification des films comme étant de science fiction, alors que pour la plupart ce sont des films d’action dans un contexte futuriste.

Je regrette aussi que les films d’aujourd’hui ne se focalisent que sur l’action. La lenteur associée à l’action donne une force beaucoup plus grande à un film. La lenteur, c’est la respiration du film mais aussi le moyen d’impliquer l’esprit du spectateur, avec le risque de le perdre.

Je reproche au film d’Abrams de n’être qu’un rollercoaster sans avoir de fond. Et en comparaison des premiers films Star Trek, la nostalgie est là. Et c’est vraiment dommage. Des films comme Oblivion, Moon et l’illustre 2001 l’odyssée de l’espace montrent que l’action ne fait pas tout. Le rêve, l’immersion, le questionnement font aussi partie du cinéma et touche bien plus profondément l’âme.

Mais bon, il ne faut pas bouder le plaisir, mais je veux le beurre et l’argent du beurre, la crémière et le crémier.

Les commentaires sont clos.