Injuste…

Commencer un billet d’humeur avec un tel mot est très… classique. En ces temps d’austérité budgétaire, l’injustice peut se voir partout. Et pourtant, même si je pouvais mettre au pilori Depardieu et ses amis qui choisissent l’exil fiscal, ce n’est pas mon propos.

Si les riches veulent rester riches ou augmenter leur richesse, c’est probablement par déraison. La motivation a pour fidèle compagnon l’émotion et Gégé et sa clique ne sont plus au contact des réalités et encore moins de la raison. Toujours plus, voilà à quoi je pourrais résumer l’humain : encore plus d’argents, de biens, de plaisirs, d’enfants, de consommation… Le système capitaliste tel qu’il existe est bien à l’image de l’Homme : les bien-pensants peuvent bien le critiquer mais chasser le naturel il revient au galop : ce que le système ne permet pas, la corruption est là. Et ce que la corruption ne permet pas… bah elle le permet ! Toujours plus donc, mais jusqu’où ? Pouvoir acheter des airbus et des millions de baguettes, quel sens donner à ce fait ? Fabriquer des produits dont la valeur environnementale est négative, quel sens ? Vivre pour consommer, quel sens ? Et si je ne raisonne plus à l’échelle de l’individu, mais à l’échelle de la société voire de la planète, quel sens donner à notre mode de vie ? Disposons-nous d’une intelligence de groupe aussi évoluée qu’un virus ? Car c’est de cela que je veux parler ici. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui peuvent comprendre ce qui se passe maintenant, acculés par le poids de l’histoire (enfin surtout celle des cent dernières années), nous devons faire un choix : survivre, au prix d’une rupture sans arrières pensées avec ce système productiviste et capitaliste : changer de mode de vie pour sauver notre hôte, la Terre. La dernière conférence sur le climat à Doha, au Qatar (oui, c’est un comble) a été un échec retentissant. Et pourtant le GIEC, Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, tire la sonnette d’alarme toujours plus fort, à se demander si la poignée n’est pas déjà cassée… En 2006, je prenais conscience de cette question climatique avec le film d’Al Gore. Et 6 ans après, rien ou presque. Et les chiffres s’affolent : nous sommes passés d’un scénario d’une augmentation de température de +1 à 2°C à un scénario de + 3 à 4°C pour la fin de ce siècle… Oui pour vos enfants. En tenant compte de l’accumulation de gaz à effet de serre, principalement dioxyde de carbone + méthane + gaz fluorés + vapeur d’eau, et du fait que l’émission n’a jamais été aussi forte, il est facile de comprendre que le pic de concentration de gaz à effet de serre est encore bien loin devant nous. A défaut de développer des techniques de captations de ces gaz, je ne vois pas comment nous pourrions inverser la tendance. Ces mêmes experts du GIEC commencent eux-mêmes par s’affoler en esquissant des modèles de prévision de température de + 10°C. Ce qui est bien plus que le passage d’une ère glaciaire à une ère tempérée. Finalement, collectivement dans nos sociétés dites modernes, nous ne sommes pas plus doués de raison que ce pauvre Gégé qui va en Belgique. Pourtant il y a de l’espoir : notre technologie nous permettra peut-être d’assurer notre survie, à condition de renoncer au mode de vie et à l’air libre d’aujourd’hui. Mais le plus injuste dans cette histoire, c’est que ceux qui ne sont pas dans notre système, ceux qui n’ont pas d’impact aujourd’hui ou hier, sont condamnés à disparaître, par notre faute, aussi précisément qu’une riche horloge suisse… ou belge.

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