Un article du 18 septembre écrit par Thierry Crouzet a attiré mon attention : son titre, Militantisme : école de médiocrité, qui revient sur l’université d’été du MoDem.
En quelques mots, cet article essaie de porter un regard sur la façon dont marche le MoDem, ses idées, ses positionnements face à l’UMP et le comportement et l’apport des militants dans tout cela.
Un des points qui m’intéresse est la place de la personnalisation du politique. Est-ce que l’UMP aurait gagné les élections si Sarkozy n’avait été le candidat ? De même pour Royal pour le PS ? De Bayrou pour le MoDem ?
Cela rejoint les débats qui ont eu lieu pendant la campagne de l’élection : est-ce que nous, électeurs, votons pour un programme, pour une personnalité ou pour les deux ? La vision la plus optimiste serait de dire que nous votons pour les deux. Cependant, je crois que ce n’est pas le cas. La personnalité influe énormément et dans notre société de communication, l’image est plus importante que le fond. Sarkozy est un redoutable communiquant, il s’est forgé une image qui plaît aux français tout en ménageant les visions très droite libérale de son programme. Aujourd’hui, c’est toujours le cas : sa communication est exceptionnelle mais les mesures et les actions ne suivent pas : soit il n’y en a pas, soit elles ne sont pas en rapport avec l’effort de communication. Pour Royal, c’est un constat encore plus sévère : sous couvert de mettre en avant la démocratie participative (en gros, mes idées sont vos idées), elle s’est mise en avant, ce qui n’est pas cohérent et je pense que c’est la raison principale du cafouillage dans la campagne du PS.
Alors cette personnalisation, elle est visible des électeurs mais aussi, comme le souligne l’article, des militants. Regarder les show des leaders dans les grands meetings, cela ressemble à une secte : plus de militants, enfin des supporters, euh non, des fidèles qui prient au succès de leur maître… Alors, où est la place des idées des militants ? Est-ce que finalement le chef les prendra en compte ou bien n’est-ce qu’une mascarade politique, qu’un outil pour gagner des élections ?
Ce qui a manqué au MoDem et à Bayrou pour gagner, c’est une certaine crédibilité liée à l’appareil politique derrière lui.
Au final, l’image de la personnalité (ou bien la personnalité de l’image) est plus importante que le fond. La personnalité du candidat, du chef est plus importante que ses idées (sauf si ces dernières sont extrémistes). Est-ce que l’image permet de promouvoir l’excellence et non la médiocrité ? Je ne pense pas, car comme je l’indiquais avec force dans un précédent billet, l’humain est fainéant par nature et sans prise de conscience ou volonté, l’excellence ne sera pas recherchée.