Elles tombent une à une, avec une légèreté défiant la gravité. Ces pétales du matin suspendues à l’espace et au temps donnent le signal de départ d’une nouvelle journée. Devant l’océan blanc naturel qui les attend, elles glissent dans l’air, le parfumant d’odeurs de bon goût. Sans elles, l’océan serait bien fade et l’envie diluée. Pourtant, le plaisir est renouvelé chaque nouveau jour grâce à ses compagnons de fortune, plus ou moins salés, plus ou moins gros, plus ou moins présents. Oui, mes amis, il est temps de rendre hommage à nos céréales du matin nous donnant l’énergie nécessaire pour affronter le temps en face.
Alors que vous soyez plus sucrés avec Tony, ou que vous ayez la fibre complète, elles sont dans leur diversité au service de nos désirs et besoins sans pourtant que la note soit salée. Enrichies de vitamines essentielles, elles sont adaptées pour nos bébés et pépés, peu importe leur numéro du matin. Au contact, elles se radoucissent pour devenir souples et échapper à leur sort, car la diablesse de cuillère n’a pas besoin de café pour réaliser son ouvrage. Cette chasse à la pétale n’est pas sans but : refusant les noyades, elle se bataille avant de les croquer, goulument de ses rondes formes assurément.
Leur destin n’intéresse pas grand monde : pourtant savez-vous que leur accorder du temps et de l’importance est un moyen de mieux en profiter ? Un peu de lenteur sans les écorner, et c’est un matin plus léger et plus équilibré. Et quand vient le temps à l’océan de se vider, nous ne faisons pas spécialement cas des victimes qui gisent au fond.
Tous les matins les pétales sont sacrifiées sur le chapitre de l’équilibre sans fruit défendu. Il était nécessaire de leur rendre hommage.