Notre monde deux point zéro soit disant moderne se vit dans l’instantané. Réagir au plus vite, créer le buzz, passer toute information à la vitesse de la lumière.
Tout doit être décidé vite, tout point de vue doit tenir en moins de 140 caractères. Le monde est soit noir, soit blanc, tout comme si la vie pouvait être raccourcie à quelques secondes et où le combat des idées se transforme en combat de postures.
Le mariage pour tous est le parfait exemple. Cette fameuse réforme de la société, présentée par certains comme la négation de la famille, et par d’autres comme le besoin d’égalité, cristallise ce que devient aujourd’hui le non-talent de notre société pour réfléchir, argumenter, convaincre et changer d’avis.
Dans un précédent billet, j’ai partagé quelques craintes concernant ce projet notamment par rapport à la situation des enfants adoptables par les couples homos.
Et bien ma position a radicalement changé car je vais vous avouer quelque chose : je ne connaissais vraiment pas de quoi il s’agissait. Des amis ont réagi, m’ont donné des liens pour me faire comprendre que les questions que je me posais n’étaient pas les bonnes. Car l’esprit de la loi, issu de centaines d’années de réflexion et d’amélioration est bien présent. Et ce n’est pas parce que le mariage est ouvert aux couples de même sexe que tout sera permis pour ces nouveaux couples, bien au contraire. C’est par la loi, dans la loi que l’on encadre, que l’on orchestre la vie. Et sans la loi, le plus faible est en danger, si l’on considère que la loi est protectrice, ce qui est à mon sens le cas de la loi française. Cependant, pour comprendre cela, il ne s’agit pas de s’agiter le melon sur une posture homophobe ou d’écouter ses propres fantasmes. Il faut prendre le temps de comprendre de quoi il s’agit. Un des meilleurs articles qui explique plus précisément de quoi il s’agit est signé Maître Eolas : http://www.maitre-eolas.fr/post/2013/05/11/Du-mariage-pour-tous-%283e-partie%29-%3A-apres-la-bataille
Cependant je comprends le caractère difficile de lire ce genre de texte, bien long, ou trop long pour des cerveaux habitués à lire des brèves et des tweets de moins de 140 caractères ou par des égos trop grands pour n’écouter autre chose que leurs propres fantasmes légitimant leurs propres défauts ou supposées déviances. Car au delà de la discussion du mariage pour tous, cet état de fait est valable pour tous les sujets de société. Les médias et politiques nous arrosent de discussions sur la forme en omettant le fond. Et ce que chacun retient relève plus de la cour de récréation que de l’argumentation solide. Ce combat entre raison et émotion n’est pas nouveau mais devient critique quand il s’agit de prendre de vraies décisions. Jugez plutôt : des centaines de milliers de personnes dans la rue contre un projet de société dont ils ne comprennent majoritairement rien, et en même temps, personne dans la rue pour réclamer que les programmes politiques soient appliqués, ou pour réclamer une vision sur le futur de notre pays.
Malgré tout, des gens comme « Maître Eolas » montrent qu’il est possible de faire bouger des lignes dans notre monde de l’instantané au prix d’une énergie dépensée considérable. Etre ouvert ne veut pas dire tout accepter. Etre ouvert, c’est écouter, comprendre, et si il le faut changer d’avis. Non à l’arbitraire, oui à la raison. Oui à l’esprit de la loi.
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