Enjeux olympiques

Voilà, cela fait deux semaines que France Télévision nous permet de suivre en direct les JO de Vancouver.

Force est de constater que les recettes utilisées pour l’athlétisme ou le tour de France ont été reprises pour présenter et rendre vivant ces sports. Et là je m’interroge car la surenchère chauvine qui s’est répétée une fois de plus : d’abord sur les performances des athlètes en utilisant le sensationnalisme autant que possible : devant une attente en résultats de nos commentateurs et pseudo-journalistes dont on ne sait pas sur quelle base elle a été chiffrée, mais qui est toujours supérieure aux résultats effectifs de nos athlètes, on a droit au discours du « il y a un problème, ce n’est pas normal, il faut couper des têtes… ». Surenchère dans la réalisation où l’accent a été mis sur les athlètes français trop souvent au détriment de la lisibilité des différentes épreuves : c’est bien beau de suivre les français, mais si on ne voit pas les autres concurrents, cela nous fait une belle jambe. Surenchère dans les commentaires notamment pour le biathlon où entendre à l’antenne les commentateurs espérer et souhaiter que les athlètes concurrents ratent leurs tirs pour que le ou les français puissent obtenir une médaille, c’est de l’indécence chauvine. C’est malheureux qu’autant de chauvinisme soit présent à l’antenne surtout de la part des commentateurs professionnels de la chaîne. A croire que France Télé doit remplir son cahier des charges concernant l’Identité Nationale tant discutée. Et si je viens sur le terrain politique, c’est que ces sports olympiques ont dépassé la notion de sport et sont devenus de véritables enjeux politiques. Ou comment des résultats sportifs peuvent prendre le pas sur les discussions et les résultats des actions de nos politiques. C’est terriblement navrant de devoir se ramener au sport pour redonner un peu de positivisme ou bien de cultiver une identité nationale fictive.
Heureusement, les consultants, pour la plupart des sportifs, ont relevé le niveau des commentaires apportant expertises techniques, explications et un peu de crédibilité. Toutefois, il faut le dire, il valait mieux regarder ces JO en mode muet pour profiter au maximum des images magnifiques fournies par la réalisation canadienne sans écouter les divagations et les envolées répétées et souvent inutiles à la « Patrick Montel ».
Je ne reviens pas en détails sur le fait que le téléspectateur devait changer entre France 2 et France 3, ce qui est une plaie notamment pour basculer entre chaînes HD et SD. Je ne reviens pas non plus sur la publicité pendant les JO avant les 20h des soirs, où toutes les 8-10 mn, on avait droit à la réclame. Je ne reviens pas non plus sur les duplex dans les villages français pour montrer les supporters des athlètes. Cela faisait malheureusement beaucoup trop pitié de voir cet inter-villes d’hiver avec les déceptions.
Au final, le bilan est toutefois positif car il est rare de voir autant de sports d’hiver en prime time à la télévision, d’autant plus que les images étaient magnifiques et que nous avons eu l’occasion de découvrir plein d’autres sports que le foot ou le rugby. Malheureusement, la notion de sport est de moins en moins présente dans la vision journalistique qui transforme toute beauté sportive en enjeu médiatique, politique ou tout simplement people. Les compétitions sur les pistes étaient superbes, avec ou sans les français. Et les résultats des sportifs sont ce qu’ils sont : j’aimerais bien les voir les Montel ou autres gros Godard sur les pistes.
Je me demande comment font les athlètes pour rester zen par rapport à cela, car moi, rien que par la télé, cela m’énerve.

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