Beau

Beau, comme regarder la Lune se lever par un soir d’hiver…

Timide, elle s’avance à l’horizon avec ses couleurs rousses, la plus grande pour saluer ses admirateurs secrets. Mon regard est subjugué. Des collines de la haute Normandie, elle joue à cache-cache au travers des arbres. Ne pouvant quitter ces traits blancs discontinus qui jonchent ma trajectoire, je ne prends pas le temps de m’arrêter… tout comme elle. Pourtant, je caresse le rêve de pouvoir tout stopper ; stopper et sortir de ma voiture ; la fixer sans contrainte et limite de temps ; pour que ce moment ne devienne pas un souvenir. Mais déjà elle prend de la hauteur, insaisissable, elle perd de sa couleur, de sa taille : elle se réveille doucement et je m’endors tranquillement, devant un feu rouge qui ne peut se comparer à elle. Solitude des moments calmes, elle joue le sable d’un sablier dont nous ne connaissons pas la taille. Grain après grain, ligne blanche après ligne blanche, je reviens à la réalité, à la civilisation de lumières qui la cache et la trompe.

Oui, notre monde est beau et, comme pour nos instants de vie éphémères, nous voulons le garder avec nous à jamais.

Tous mes vœux pour cette nouvelle année, Live long and prosper.

Les commentaires sont clos.