Plus vite que va le vent…

Ce dimanche était plein d’espoir et il ne m’a pas déçu. A contre pieds du misérabilisme ambiant, certains sports arrivent à rester fidèle aux valeurs les plus nobles.

Je ne parle pas du football, où la version fournie par notre soupe médiatique à endormir les amibes est plus proche des jeux du cirque que du sport. Je ne parle non plus du vélo où le petit coup de pédale pour l’humanité d’Armstrong n’est que la consécration du sport pognon qui n’a plus de valeurs. Non, je parle plutôt du sentiment de joie que l’on peut éprouver à l’arrivée olympique du décathlon, où la solidarité est une force, où le respect associe technique, courage et persévérance. C’est ce que j’ai ressenti aujourd’hui à l’arrivée de François Gabart aux Sables d’Olonne. Ces 78 jours de tour du monde ont été magnifiques tant par l’exploit que par son caractère très humain. Des années de préparation, pour une course dantesque et une arrivée pleine d’humilité. Nous sommes bien loin d’un portrait typique de footballeur professionnel.

29 ans, un athlète de haut vol, ingénieur INSA, François Gabart est impressionnant tant par sa simplicité, son regard candide et à l’inverse, par sa redoutable précision tant technique que sportive. Respect et amitié pour ses adversaires, dédié corps et âme pour son sport, c’est un exemple des vertus que l’Homme peut porter. Et le voir en direct à la télévision, c’est à la fois étonnant et rassurant. Dans ce contexte incertain, avoir des héros est très important, montrant qu’il est possible de ne pas choisir la facilité.

Suivi de près par son comparse et adversaire Armel Le Cléac’h, un des moments les plus magiques de cette course a été pour moi lorsque les deux skippers se retrouvaient en vue après des jours de navigation : en course au milieu de l’immensité, seul mais pas vraiment. Très semblable à Gabart, Armel porte les mêmes vertus, signe que pour affronter l’océan des mois, où sa propre vie est en jeu, on ne peut pas mentir, on ne peut pas tergiverser. Ce que font ces sportifs de la mer, Gabart, Le Cléac’h et ceux qui suivent, je n’en suis pas capable. Pourtant, les voir le faire avec la manière, il me donne envie d’aller plus loin, de dépasser mes propres limites.

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