Quelle place pour l’écologie ?
Dans la campagne présidentielle, François Bayrou a mis sur la table le problème de la dette financière de la France. Cette dette, des centaines de milliards d’euros, apparaît si grande que les moyens pour la contrôler semblent illusoires. Pur produit humain, cette dette a été créé par l’humain et sera gérée par l’humain dans le futur : elle n’est pas insurmontable à condition de se donner les moyens. Cette dette a été créé par des politiques irresponsables préférant endetter la France afin de passer des mesures électoralistes ou idéologiques. Le prix à payer est reporté sur l’actuelle et les prochaines générations, sans que leurs avis n’aient été demandés et au détriment même de leurs intérêts. Or, nous en avons aujourd’hui conscience ce qui nous rend moralement coupable de continuer dans la voie de la dépense. Mais attention, le nous s’applique avant tout aux responsables politiques mais aussi à ceux, qui par leur silence ou leur accord, rendent cette situation de plus en plus grave.
A coté de cela, il existe une autre dette, bien plus importante que celle financière. Cette dette, elle est héritée depuis plusieurs générations. Cette dette est liée à la démarche de l’humanité en général et peut être rapprochée à ce titre à celle financière : une gestion à court terme, sans réflexion basée sur le combat, la guerre, la concurrence et la croissance. Cette dette, c’est la dette écologique. Le réchauffement climatique est maintenant une réalité que tout le monde peut sentir et apprécier. Ce dernier est le résultat de l’action de l’homme industrialisé : une croissance sans réflexion : croissance de la science et technique, de la population, de l’industrie avec la mise en place de courses entre pays ou de guerres, production et consommation sans bon sens. Cela a été fait et est encore fait aujourd’hui sans réflexion sur l’intéret de l’Humain sur le long terme. Cette dette écologique a été créée à travers nos parents, grands parents et même arrières grands parents et elle n’a jamais été aussi favorisée. Là où les générations précédentes ne savaient pas et donc ne sont pas directement moralement coupable, ce n’est plus le cas aujourd’hui car nous savons. Les générations précédentes ont supporté les guerres militaires, la guerre économique, le progrès technologique, un confort de vie jamais atteint auparavant. Notre génération et les suivantes auront à gérer l’urgence écologique planétaire : face à cette urgence, même les guerres militaires souffrent de la comparaison alors que la planète même et la survie des espèces dont l’humain sont en jeu.
Le feu a été allumé dans la maison et il semble trop avancé pour pouvoir la sauver. Cependant, il ne faut pas non plus minimiser le génie humain qui peut surmonter les plus grands problèmes. Toutefois, il apparaît clair que le monde que nous connaissons est arrivé à une transition forte. Le monde basé sur la croissance est voué à l’échec : la croissance de la population, la croissance énergétique : ces croissances doivent être stoppées en l’état actuel des techniques. Mais nous touchons le nerf de la survie : la dette financière est aujourd’hui supportée par la croissance économique elle même dépendante de la croissance de la population. Qui aujourd’hui est prêt à ne pas faire d’enfants car il n’y a plus de place sur cette planète ? La question ultime….
Notre génération n’a pas connu la guerre militaire, mais elle connaîtra la révolution et la guerre écologique. Et tout se joue maintenant, même si il est déjà très tard. L’humain mérite-t-il de survivre : ceci est le test ultime.