Evolution

Il est communément admis que l’Homme est une espèce qui se distingue des autres par son intelligence et sa conscience de son existence. En dehors de l’aspect philosophique de cette thèse que je partage, il devient important de déterminer si cette distinction est un atout pour son évolution, autrement dit, de savoir si elle permettra à notre espèce de faire face aux complexités de son existence.

Si nous regardons en arrière sur l’évolution de notre planète, la Terre, et sur l’évolution de la biosphère (faune, flore et leur environnement), des changements radicaux ont eu lieu, qu’ils soient climatiques ou atmosphériques. La vie a su s’adapter, traversant les milliers et millions d’années.

Certains croient que cette évolution est l’expression d’une volonté divine, d’autres que la Vie est qu’une possibilité parmi d’autres. Dans tous les cas, notre biosphère est la coexistence d’équilibres complexes eux-mêmes en évolution permanente. Ainsi, la Terre est en constante évolution et la Vie en fait partie. Et elle a su s’adapter, se recycler… Ce que l’on appelle naturel aujourd’hui est le résultat d’un cycle de vie où Vie et Mort se sont succédées. L’exemple le plus criant d’aujourd’hui reste le pétrole qui est le résultat d’une fossilisation de végétaux ayant absorbés le carbone présent dans l’atmosphère il y a quelques 150 millions d’années. Il n’y a pas de déchets, juste des transformations et de recyclages naturels.

L’Homme est la première espèce connue à briser ce cycle : de part son intelligence, il asservit la Biosphère par sa technologie afin de répondre à ses aspirations. Est-ce que sa conscience de son existence donne à l’Homme des aspirations différentes que celles des animaux ? La réponse n’est pas très positive : la loi du plus fort s’applique. Elle est si forte, que l’Homme par son intelligence est devenu le plus grand prédateur de la planète sans autre ennemi immédiat que lui-même. L’Homme a aussi des vertus mais elles ont du mal à faire le poids devant cette soif de pouvoir.

Aujourd’hui, l’Homme fonce tête baissée vers sa perte : transformation des ressources naturelles en matières inutilisables (déchets), explosion démographique, modification de la biosphère avec une rapidité qui empêche toute compensation naturelle… Et pourtant cette situation n’est du qu’au fait que l’Homme n’a pas pris conscience de sa position et de son impact sur son environnement. Et même si aujourd’hui cette conscience s’éveille, les actions ne suivent pas.

Nous sommes tous acteurs de ce changement : en choisissant des produits allant dans le bon sens (des produits recyclables, biodégradables à base de matières renouvelables), en modifiant nos habitudes, gardant à l’esprit que nous pouvons facilement limiter notre impact (modifiant nos consommations), en votant pour des politiques en rupture avec notre modèle actuel, en investissant dans les technologies pour combattre les effets des années passées et présentes et offrir des solutions alternatives, en échangeant entre nous sur les idées et actions possibles.

C’est compliqué, c’est évident. La première phase est celle de la retenue : il faut passer d’un mode du « consommer plus pour être heureux » à « consommer mieux et être heureux ». Faire preuve de retenue sur la quantité et la taille des biens que l’on achète n’est pas évident. Il est difficile de sortir du modèle consumériste dans lequel la publicité et le modèle économique nous conditionnent. Mais ne pas essayer, c’est avant tout signer l’arrêt de mort des prochaines générations. C’est aussi cela la conscience de son existence, la conscience de ce qu’il faut faire pour continuer à exister.

Chaque action est utile en attendant que l’on trouve des solutions technologiques à grande échelle permettant de changer la donne.

Mes actions prises en 2010 étaient de réduire ma consommation d’énergie non renouvelable pour mon chauffage (en utilisant du chauffage au bois), de réduire ma consommation d’électricité (en débranchant au maximum les appareils quand je ne les utilise pas, en choisissant des appareils économiques), d’essayer de rallonger les cycles de vie de mes biens manufacturés et de les amener en recyclage, de réduire mes déplacements, notamment ceux en avions, d’utiliser des produits cosmétiques et ménagers biodégradables et écologiques, de voter pour un programme écologiste, etc… Parfois je n’y arrive pas, d’autres fois je suis heureux d’avoir pu changer. L’essentiel est d’enclencher le mouvement. Pour ne pas avoir conscience de l’échec, notre échec, notre fin.

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