L’Eurovision : juste superbe !

Toujours dans le domaine du son, ce billet revient sur le concours de l’Eurovision 2015, qui reste un carrefour important de musiques, et ce depuis 60 ans.
eurovision2015
La soirée était très belle : les Autrichiens savent faire et le spectacle était tout simplement superbe. Diablement emmené par un trio de femmes et par Conchita Wurtz, le tour d’Europe et de ses voisins s’est déroulé avec une réalisation millimétrée, pleine d’émotions, de lumières et de grandeur. Je tire mon chapeau aux organisateurs et à tout le personnel technique pour qu’une telle soirée retransmise en « eurovision » puisse avoir lieu avec une telle qualité.
Point de vue musical, c’est toujours un peu difficile à juger car l’exercice est un gros piège pour les artistes : il faut plaire en un temps très court, sans musiciens sur scène, sans réelle musique recherchée : il faut que cela entraine vite, et malheureusement cela reste plus orienté visuel que musical. Cependant, je suis bien d’accord avec le côté « carte postale » pour chacun des pays. Cela permet de voir la complémentarité des cultures tant sur les artistes qui ont contribué que sur les notes données par les votants de chacun des 40 pays. Les fameux « On ne peut pas plaire à tout le monde » et « tous les goûts sont dans la nature » ont été vérifiés. Alors il y a bien eu quelques ratés avec des fausses notes, mais globalement c’est un spectacle tout à fait agréable, même si il est très rare que les tubes de l’Eurovision terminent dans ma bibliothèque. D’ailleurs, le tube du Suédois est tout à fait commercial : c’est joli mais je vais probablement très vite m’en lasser. Et cela ne rentre pas en contradiction avec mon envie Audiophile. J’écris ces lignes en écoutant l’album de Nick Mulvey en Studio Master tout en gardant une opinion positive de la soirée : ce sont deux mondes différents. Alors bien entendu, j’ai un avis sur les prestations offertes lors de cette soirée. Sur mon podium, j’avais retenu les interprétations des Belges, du Suédois et des Italiens. J’ai été un peu étonné par la position de la contribution Russe. La perspective que la Russie organise l’Eurovision en 2016 ne m’enchantait pas du tout, par raisons politiques. D’ailleurs, cette dimension géopolitique est toujours amusante à voir lors des votes. Les liens culturels sont parfois si liés aux aspects politiques… Mais cela fonctionne : chacun a son temps de partage, et j’en garde le souvenir d’une communauté vivante de nations, chacune avec son identité et sa culture. Bon, il faut quand même revenir sur la prime du « je chante anglais ». J’avoue que je suis partagé : si l’on veut que les paroles soient comprises, il faut donc que celles-ci soient dans un langage « commun ». Ou alors il faudrait faire des sous-titres lors des passages pour permettre à tous les peuples de comprendre les paroles.
Alors au final ? Et bien c’était un bon moment, d’un très beau niveau technique de réalisation et d’une petite faiblesse de création musicale. C’était comme siroter un apéritif avec le plaisir de voir Conchita faire la nique aux préjugés. Cela n’a pas de prix.

Les commentaires sont clos.