Pour ce premier billet du « déconfinement en séries », je vais évoquer la série Into The Badlands avec ses 3 saisons. Cette série est un mélange de Tigre et Dragons et de Mad max. Un univers post-apocalyptique est donc présenté : les badlands. C’est une zone géographique des USA qui est divisée en différents territoires, dirigés et défendus par des barons. Les barons incarnent l’autorité et défendent leur bout de gras, voire attaquent leurs voisins pour contrôler les faibles ressources naturelles des territoires. L’action se situe dans un contexte où toutes les technologies modernes ont disparu, ainsi que la plupart des armes à feu. C’est le retour des armes de moyen âge qui peuvent côtoyer quelques reliques à base de pétrole, comme des voitures, réservées à la caste dirigeante des barons. Savoir se battre, maîtriser le combat est redevenu un atout indispensable. Et dans cet univers, on suit un baron en particulier, Quinn, sanguinaire et autoritaire, et le chef de son armée, Sunny, qui est le meilleur combattant en arts martiaux des badlands. Dans ses activités, Sunny va rencontrer un jeune garçon doté de pouvoirs lui donnant une force surhumaine. Cette rencontre va mettre à mal toutes les certitudes des personnages.
3 arguments pour voir cette série ?
Le premier argument réside dans l’esthétique de la série : la photographie est sublime avec des jeux de couleurs et des iconographies des différents territoires/barons : chaque territoire a son identité, ses couleurs et ses repères : c’est très bien fait. Les combats d’art martiaux sont superbement mis en valeur. La première saison est un peu courte et c’est dans la seconde saison que la beauté artistique s’exprime totalement.
Le second argument est l’univers représenté qui est très intéressant sur ce retour à un moyen-moderne âge. Les territoires, leurs ressources et la question de ce qui s’est passé pour en arriver là hante la série et c’est plutôt bien fait. Les personnages se divisent entre les conservateurs qui veulent garder les acquis sans changement et les réformateurs qui veulent changer la hiérarchie. Les différentes saisons vont évoquer des territoires différents, dans et en dehors de badlands avec un travail très fin sur les paysages et les environnements.
Le troisième argument est lié à la prestation de certains acteurs : le baron Quinn est interprété par Marton Csokas. Ce personnage brute, sanguinaire et méthodique est magnifiquement interprété avec beaucoup de charisme : un grand coup de coeur. Il fascine, il fait peur mais il est possible de comprendre son raisonnement, voire sa folie.
Un second personnage se démarque : c’est la Veuve (The Widow) interprétée par Emily Beecham : c’est l’anti Quinn et c’est un personnage féminin très puissant qui alterne entre compassion et dureté. Très ambigüe, l’interprétation m’a vraiment convaincu.
Je note aussi l’interprétation de la femme de Quinn, Lydia, interprétée par Orla Brady, qui est de bon niveau sur les différentes saisons. A partir de la saison 2, Nick Frost rejoint le cast. Il joue un compagnon d’infortune de Sunny, Baje. Horripilant et attachant c’est un plaisir de retrouver la générosité et l’énergie de Nick Frost.
Je note aussi le personnage de Waldo interprété par l’irremplaçable Stephen Lang ou le personnage de Nathaniel Moon interprété par Sherman Augustus qui m’ont procuré beaucoup de plaisir.
3 contre-arguments pour voir cette série ?
Le premier contre-argument concerne l’écriture des dialogues et des scénarios : les dialogues sont creux, et les scénarios ne sont pas très cohérents. Le nombre de ficelles/twists invraisemblables est élevé sur l’ensemble des 3 saisons. Avec une première saison courte, ce n’était pas trop pesant. Mais les saisons 2 et 3 s’avèrent parfois pénibles, voire le temps paraît parfois interminable au milieu de la saison 3.
Le second contre-argument concerne l’interprétation des personnages principaux Sunny, interprété par Daniel Wu et le jeune MK, interprété par Aramis Knight. Autant Wu est bon sur les combats, autant il est capable de ne pas retranscrire les émotions : quel dommage. Enfin, Aramis Knight est un vrai boulet d’interprétation.
Le troisième contre-argument reste la saison 3 qui introduit des personnages inutiles en plus de se terminer beaucoup trop rapidement (suite à l’annulation de la série) alors même que la saison paraît trop longue.
Alors, au final ?
Je donne à la série un 3/5. L’univers, la photographie et la profondeur de certains personnages l’emporte sur le reste. Le véritable talent se cache dans le metteur en scène des combats et du responsable de la photo/iconographie. Sans oublier Marton Csokas qui crève l’écran. A voir sur amazon prime video.