Déconfinement en séries : Star Trek Discovery

Je vais juger ici la première saison de Star Trek Discovery. Etant un fan de l’univers de Star Trek, je suis toujours impatient de voir toute nouvelle série se passant dans cet univers. Chronologiquement, l’action se situe avant celle de  la série originale de 1966 et après celle de la série Enterprise. La fédération des planètes unies se frotte à l’empire Klingon avec pertes et fracas. Nous suivons le personnage principal, Michael Burnham (à la croisée des Humains et des Vulcains), qui va servir de fil rouge à l’ensemble de l’action qui va la mener à bord du vaisseau Discovery, vaisseau expérimental qui teste de nouvelles façons de se déplacer dans la galaxie.

Michael Burhnam interprétée par Sonequa Martin-Green

Les codes des aventures de Star Trek sont repris dans un contexte où la guerre prend une grande importance en défaveur des humains. L’accent est mis dans la relation entre les personnages (soap opera) avec un summum de technobabble qui permet des voyages, des combats et un peu de surprise dans notre galaxie. Et la situation devient désespérée pour les Humains et pour le spectateur.

3 arguments pour voir cette série ?

Le premier argument est la qualité des effets visuels. Les différents vaisseaux, l’univers galactique, les combats sont superbement représentés. C’est même superlatif : les passerelles, les mondes, les détails sont très recherchés. C’est un plaisir visuel évident pour tout fan de science fiction/fantasy.

Le second argument est le rythme d’action proposée par la série : c’est une série qui envoie du lourd et l’action est la pièce maîtresse des différents épisodes.

Le troisième argument est une vision intéressante du contact avec les Klingons et de l’histoire de la fédération avec les questions toujours importantes des valeurs portées par Starfleet (reflet SF de la société américaine).

3 contre-arguments ?

Le premier contre-argument est direct : c’est terriblement mal écrit et scénarisé. La série est un roller coaster : cela bouge dans tous les sens : de l’action à profusion et des ficelles de scénarios aussi grosses que les haubans du viaduc de Millau. Il y a de nombreuses incohérences entre les différents épisodes et des actions de dernière chance sont là pour les rattraper. Des énigmes sont introduites très rapidement pour être résolues à la hâte, façon fast-food sans saveur et sans complexité. Aussitôt fait, aussitôt oublié.

Le second contre-argument est la simplicité des personnages et de leurs relations. C’est digne de sitcoms. Des personnages amoureux en moins de 20 minutes, des questionnements éthiques gérés en moins de 5 minutes, de la haine qui se crée en moins de 10 minutes, des nouveaux personnages qui apparaissent comme par enchantement… Star Trek Discovery, c’est comme le four micro-onde : ça réchauffe rapidement mais le résultat n’est pas bon.

Le troisième contre-argument est la crédibilité de l’histoire au regard de l’univers Star Trek : le Discovery est un vaisseau atypique capable de faire des choses jamais vues dans l’univers de Star Trek et il est en avance sur son temps. De même, son positionnement avec son capitaine est atypique et incohérent avec les doctrines de Star Fleet. Ayant démarré la saison 2 et l’embarquement d’un nouvel officier totalement parachuté, je ne peux que conclure que l’univers de Star Trek n’est qu’un prétexte à des scénaristes fainéants pour écrire des récits que l’on oubliera très vite.

Alors, au final ?

Des personnages sans réelle psychologie, de l’action sans cohérence de fond, des scénarios bâclés mais un visuel séduisant m’amènent à mettre la note de 2/5. Voir la saison 1 a d’abord été un plaisir et c’est vite devenu un calvaire, mais je suis allé au bout. Et j’ai même démarré la saison 2 avant d’abandonner tellement j’avais l’impression d’être pris pour un pigeon. Je vois tout de même une tendance où l’action prime sur tout. La psychologie qui nécessite de prendre du temps, de faire mariner les personnages avec le spectateur, est globalement absente de cette série. Star Trek Discovery, une série pour ados que je ne suis plus ? A ne pas voir sur Netflix.

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