Ce billet est une déclaration d’amour à Feu! Chatterton, groupe de rock/chanson française. Ils sont jeunes, ils viennent de sortir leur premier album et la qualité des compositions, des interprétations et des paroles surpasse de loin tout ce que j’ai entendu récemment. Leur album « Ici le jour (a tout enseveli) » est une pépite, très intelligente. Les textes sont fabuleux de poésie et de références, et la composition musicale est très soignée démontrant le talent de ces multi-instrumentistes. En live, je ne réponds de rien : je suis un fan sans limite. La diversité des morceaux fait que l’album n’est pas lassant et la richesse des compositions et des textes font que je découvre des éléments écoute après écoute. C’est un album qui mérite ainsi plusieurs écoutes pour se révéler.
La découverte de Feu ! Chatterton fut un parcours initiatique. Qobuz ayant fait la promotion de leur album, j’ai commencé par écouter des extraits d’une oreille lointaine et curieuse. Pas totalement emballé, mais conscient qu’il y avait quelque chose à creuser, je les ai gardés en tête. Un peu plus tard, Rico, un de mes amis, me motive à les écouter plus précisément. C’est à ce moment là que je décide de me plonger dans leur univers.
Le premier contact avec l’album, le titre « Ophélie », met en avant le chanteur Arthur avec un superbe accompagnement musical, un son des années 70, des saturations vocales… Ce n’est pas le coup de foudre à la première écoute. J’ai un peu de mal à saisir la diction du chanteur et du coup, j’ai du mal à rentrer dans le texte, mais je suis impressionné par les musiciens.
Le second morceau, « Fou à lier », change totalement d’ambiance avec, encore une fois, une rythmique, des guitares, des claviers, des effets et une voix plus abordable pour un non-initié. Je suis séduit par le chant, l’ambiance, le texte et la cohérence de l’ensemble.
Le titre suivant, « La Mort dans la Pinède » est une chanson à tiroirs. La mélodie rentre dans la tête, la folie grandit et le rythme est endiablé… Je perçois la qualité et ce côté entêtant qui pourrait m’accompagner tous les jours !
« Le long du Léthé » n’est pas un morceau qui m’a marqué au début… Mais en l’écoutant, je suis totalement séduit, le chant, l’ambiance et la musique : quel bel ensemble. Un style bien différent des précédents morceaux, mais avec une identité commune.
« Cote Concorde » est LE morceau qui m’a fait comprendre que j’allais devenir totalement adepte de Feu ! Chatterton. Naïvement, dans un premier temps, je n’ai pas fait le rapprochement avec le Costa Concordia. J’ai été subjugué par l’ambiance, les paroles et cette musique entêtante. Enormément d’émotions à la première écoute, je finis par comprendre la référence et par la même occasion, comprendre toute la richesse, la poésie et le sens des paroles. Une véritable révélation, pour moi qui, d’habitude, n’accorde pas beaucoup d’importance aux paroles… Un sublime morceau, une des meilleures chansons françaises selon moi.
« Pont marie » est encore une variation de cette ambiance si particulière : poétique, dynamique : superbe texte et superbe musique parfaitement cohérents.
« Boeing » arrive et fait me lever et danser. Du bonheur à 100 %.
Après « Vers le pays des palmes », interlude musical, arrive le titre « Harlem ». Enorme claque, ce « talk over » raconte une histoire de ballade à Harlem, avec un rythme subtile. Encore un genre bien différent mais avec esprit « Feu ! Chatterton ». J’écoute en boucle, le rythme et la musique subtile, et cette ambiance…
« La Malinche » est le second titre, après « Boeing » à me faire bouger mon arrière train… Oh ooouuii !
« Porte Z » suit et l’album se termine par « Les Camélias (Bic Médium/ Pt.4) sur un esprit de mélancolie, toujours avec cette ambiance si particulière.
J’ai ensuite regardé des vidéos lives et j’ai vu à quel point leur musique prenait une dimension supérieure sur scène. J’ai pris ma place pour aller les voir au Trianon le 7 mars 2016 et j’ai vécu l’un des plus beaux concerts de musique rock, française, heureuse et mélancolique, poétique et intellectuelle. J’y retourne le 4 avril, car cela vaut vraiment tous les détours.
Alors Feu! Chatterton, ne rencontrez pas le destin tragique de Thomas, à qui vous empruntez le nom, comme vous le dites vous-même.