Cela fait des années que j’ai noté que les températures sur la région parisienne devenaient folles en été. Ce qui attire mon attention, ce n’est pas tant la température moyenne annuelle à Paris en augmentation mais l’apparition répétée et de plus en plus nombreux d’épisodes de grosses chaleurs : et ce genre de données est difficile à quantifier/trouver.
Nous sommes le 23 mai et je ne m’étonne même plus de ce genre de prévisions (source : http://www.meteo-paris.com/ile-de-france/previsions.php) :
Le réchauffement climatique sur Paris est déjà bien documenté : Météo France a publié un rapport en 2015, disponible ici : http://www.meteofrance.fr/documents/10192/22603710/brochure_MF_APC_Le_changement_climatique_%C3%A0_Paris.pdf
Ce document manque de données récentes, notamment sur le fait que les courbes mesurées s’arrêtent en 2000 :
Si l’on regarde la température moyenne globale (et non uniquement les moyennes minimale ou maximale), on retrouve les courbes suivantes :
La dernière courbe qui prend comme référence la moyenne saisonnière 1981-2010 minimise l’augmentation (vu que la moyenne allant jusqu’à 2010 prend déjà une partie importante de l’augmentation récente de température). De plus, ce genre de courbe cache les coups de chaleur ou canicules, qui rendent la vie vraiment difficile dans les centres urbains.
Plus récemment, j’ai découvert un article du National Géographic qui titrait :
Les températures maximales en France pourraient dépasser les 50°C d’ici 2100
En regardant de plus près, je suis allé rechercher la source, qui est une étude publiée dans la revue Environmental Research Letter, accessible ici : http://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/aa751c
En résumé, les auteurs ont repris un des modèles climatiques, un des plus pessimistes (RCP8.5) : même si aujourd’hui ce scénario du pire n’est pas réaliste (on espère bien limiter nos émissions entre temps d’une manière ou d’une autre avec l’aide d’un effondrement par exemple…), je reste convaincu qu’il est à prendre en compte car notre trajectoire actuelle est toute sauf contrôlée.
Les scientifiques l’ont poussé au bout pour voir ce qu’il se passait sur l’échelle française notamment sur les épisodes de chaleur sur des zones homogènes françaises, avec des vagues de chaleur montant à 42.2°C sur le Nord à l’horizon 2100.
Et les auteurs de préciser que les écarts significatifs par rapport à ces pics sont aussi modélisés, pouvant induire des des différences entre 6 et 13°C sur des anomalies, menant à des températures supérieures à 50°C en France. Un scénario catastrophe, encore peu probable, mais dont la probabilité augmente, année après année où nous sommes toujours incapables de diminuer nos émissions :