Dans notre monde de marchandises, ce qui fait la valeur et le prix de quelque chose est intimement lié à la rareté de la chose en question que ce soit les choses matérielles comme les pierres précieuses, l’or, le pétrole … ou immatérielles comme la liberté, la vie…
La rareté est l’object d’un deséquilibre entre l’offre et la demande. Si l’on prend par exemple le pétrole, son prix augmente car la demande augmente alors que l’offre ne suit pas. La grande question aujourd’hui dans notre civilisation dite moderne est de savoir jusqu’où va la notion de marchandise. D’une manière un peu rapide, j’indique implicitement plus haut que les choses immatérielles comme la vie font partie des marchandises. Ainsi la notion d’offre et de demande pourrait s’y appliquer. En quoi ?
Premier point, dans notre société moderne, la vie n’a pas de prix. Toutefois, elle a une valeur symbolique. Cette distinction est intéressante car elle valide implicitement le fait que la vie n’est pas une marchandise comme les autres : quel est le sens de vendre une vie ? La vente des esclaves a permis de rabaisser des êtres à un prix mais ce n’est pas la vie qui était en vente, simplement un potentiel de travail.
Second point, la valeur symbolique de la vie est liée à sa rareté : actuellement, seule la Terre héberge la vie à notre connaissance. De même, une fois un espèce éteinte, elle ne peut revenir à la vie. Toutefois, de nouvelles espèces naissent aussi.
Troisième point, la vie a de multiples facettes : est-ce que la valeur symbolique que l’on va accorder à un être humain est identique à celle que l’on associe à un animal ou à des végétaux ? La réponse est non et plusieurs critères, dont je ne jugerai pas la pertinence, sont mis en avant comme le fait que l’être humain serait le seul être conscient.
Ces trois points traduisent la complexité d’associer à la vie une valeur symbolique. Cela m’amène à discuter d’un quatrième point encore plus complexe : la somme des valeurs symboliques des individus est-elle plus grande ou plus faible que la valeur du tout ? Si j’applique cette question à l’humain et sa situation sur la planète Terre, cela revient à réfléchir sur la rareté de l’être humain sur la planète et sa capacité à se multiplier jusqu’à l’extinction. Plusieurs milliards aujourd’hui, l’humain se reproduit tel un virus. Chaque vie a une valeur, toutefois que penser du tout : est-ce que 1 milliard d’humains a plus de valeur que 10 milliards d’humains ? La réponse a cette comparaison est difficile sans apporter d’éléments disciminants : par exemple, l’économique et le symbolique peuvent se heurter : est-ce qu’une vie riche économiquement a plus de valeur symbolique qu’une vie pauvre économiquement ? Est-ce qu’une vie qui crève la fin est égale à celle d’une vie obèse ? Dès que la vie est née, cette question est moralement difficile à résoudre. Tout l’enjeu se situe donc avant la naissance. Retournons la problématique : si nous devenons trop nombreux sur notre planète, est-ce que notre valeur aura augmenté ? Derrière la notion de valeur symbolique se cache la notion d’existence. Il est intéressant de rajouter à cette existence la façon dont on existe mais cela ne permet pas d’aller bien loin : cette subjectivité est liée à notre caractère conscient et intelligent. Est-ce que cette conscience et cette intelligence nous permettra de changer notre destin en prenant des actions qui seront à jamais discutables (comment sortir de l’impasse écologique et de surpopulation dans laquelle nous sommes ?) ou bien est-ce que cela fait partie de notre destin de prendre ces actions ?
Beaucoup de questions pour un début de réflexion …