Croire et croire que l’on y croît

La croyance est, pour moi, un élément inhérent à la condition humaine.

Les récentes discussions et autres provocations que j’ai réalisées durant ce dernier mois (de ramadan) m’ont confirmé cette pensée.

J’évoquais dans une précédente note que l’être humain est doté de conscience de son existence. Etre conscient de son existence est une chose, être conscient de l’univers dans lequel il existe en est une autre. Dans les deux cas, il y a un nombre infini de variables et une infinité de possibilités.

Face à ces infinités, un des mécanismes pour vivre avec ou tout simplement pour les appréhender peut se matérialiser sous forme de croyance. Le scientifique va croire en des hypothèses et va soit les garder comme hypothèses, soit essayer de les prouver pour les transformer en vérité (ou disons une croyance plus profonde). La croyance de ce point de vue serait un parapluie pour réduire la difficulté de considérer toutes les possibilités en même temps.

C’est aussi vrai dans la vie de tous les jours. La conscience de son existence ne veut pas dire acceptation. L’existence est-elle limitée (après la naissance et avant la mort) ? Est-ce qu’il y a une bonne ou mauvaise façon d’exister ? L’être humain est plein de ressources et dans sa volonté de contrôler et de se rassurer il a inventé des garde-fous, dont la religion. Il est certainement plus facile de vivre avec des questions et réponses toutes faites que de se demander les questions et de se trouver ses propres réponses.

La religion s’appuie sur la croyance et d’une certaine manière utilise le même truc que celui utilisé par les publicités aujourd’hui : notre capacité à croire à tout et n’importe quoi. Car dans le domaine de la croyance, comme évoqué plus haut, nous ne sommes pas dans le domaine de la preuve ni de la vérité. Il est demandé de croire, sans preuve manifeste.

L’exploitation de cette capacité à croire est industrialisée par les êtres humains au travers des religions avec des buts plus ou moins avouables. Cela me rappelle un jeu auquel j’ai joué étant plus jeune : Populous. Le but était d’incarner une divinité et d’influer sur un peuple et de lutter contre une divinité adverse. Malheureusement, force est de constater que ce jeu était bien plus réel que je pouvais le penser à l’époque.

L’être humain peut être réfractaire à croire et il a souvent besoin de se prouver à lui-même qu’il croit en quelque chose. Les rites/coutumes sont là pour cela : la rationalité leur sont étrangères et leur adoption n’a n’égal que la fragilité des gens qui les réalisent. Attention, cette fragilité ne s’applique pas à ceux qui les promeuvent car derrière toute exploitation de croyance se cache le pouvoir.

Je trouve qu’il est un peu frustrant de se limiter aux croyances offertes par toutes les religions. Si notre existence se repose sur un nombre infini de possibilités et de variables, alors les croyances (et donc les religions) le devraient aussi. Si l’être humain pouvait croire plus en lui qu’en ce que lui disent ses congénères, alors ce serait peut-être plus intéressant philosophiquement. J’ose croire que chaque être humain est si important qu’il est à lui seul une divinité sans maître ni dieu… Le chaos serait-il inévitable ? Que croyez-vous ? Qui croyez-vous ?

Les commentaires sont clos.